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Les liens hypertexte doivent-ils être bleus et violets ? Les gourous du Web auraient-ils tort ?


Les liens hypertexte
doivent-ils être
bleus et violets ?

La nouvelle
homepage de Travelocity.com :
les enseignements
à en tirer

Analyse de
l'eShopabilité de la
homepage de
Jet tours

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12 mars 2002
Pour Gerry McGovern, les liens hypertexte, comme les feux de circulation d'un carrefour, se doivent d'utiliser toujours les mêmes couleurs et respecter un ordre d'affichage pré-établi : bleu, puis violet.

Pour des raisons d'efficacité et surtout de sécurité, l'idée ne viendrait à personne de remplacer les feux tricolores de nos carrefours par des néons colorés, même si cela s'avérait être plus esthétique (Gerry McGovern - Web navigation: traffic light, not neon light design).


Gerry McGovern, tout comme Jakob Nielsen, considère ainsi que ce serait une erreur de vouloir utiliser d'autres couleurs que le bleu pour un lien non encore visité, et le violet pour ceux qui l'ont déjà été.

Si je suis d'accord avec Gerry McGovern sur le fait qu'effectivement l'objectif de la navigation d'un site est d'être efficace et que la rendre "flashy" ne peut, la plupart du temps, que perturber le visiteur, il n'en reste pas moins que le choix des couleurs n'est pas, à mon sens, aussi important qu'on le pense.

En effet, selon moi, l'élément essentiel de la caractérisation d'un lien n'est pas sa couleur, mais le soulignement du texte lui-même.

Si la couleur était la caractéristique principale d'un lien hypertexte, il nous suffirait de colorer certaines parties des textes de nos sites en bleu pour faire comprendre aux internautes qu'ils doivent y cliquer. Vous me permettrez de douter de l'efficacité de cette simple mesure.

Selon moi, la couleur n'est rien sans le soulignement. Si la couleur d'un lien peut renforcer la perception par l'internaute de l'existence d'un lien, elle n'en est donc qu'un élément accessoire. De plus, la mise en gras des liens soulignés peut s'avérer tout aussi efficace.

On notera d'ailleurs avec intérêt que, sur le site principal de Gerry McGovern, Nua.com, si les liens hypertexte du centre de la page sont bien en bleu puis violet lorsqu'ils sont visités, la couleur bleue est aussi celle choisie par le site pour ses colonnes de gauche et de droite. Le choix de la couleur bleue pour les liens de ce site est donc bien en harmonie avec la palette des couleurs de celui-ci, et l'on peut considérer qu'il répond à des considérations esthétiques.


 


On constate par contre, pour des raisons de lisibilité, que les liens hypertexte du menu gauche sont... blancs sur fond bleu et... ne changent pas de couleur lorsqu'ils ont déjà été visités.

Comme dans le cas des menus du site de Gerry McGovern, les sites d'e-commerce, dans leur grande majorité, se sont aujourd'hui affranchis de ces standards de couleurs pour leurs liens.

C'est ce que nous avons constaté dans l'étude que nous avons réalisée sur les homepages des 100 meilleurs sites d'eRetail américains ("Les homepages qui font vendre").

Le panel de cette étude est composé de sites possédant des taux de transformation visiteur/acheteur compris entre 2% et 30,3%. Leur représentativité Internet peut par ailleurs être considérée comme sérieuse, puisque 120 millions d'internautes visitent ces sites chaque mois.

Les résultats de notre étude, en ce qui concerne les hyperliens texte, montrent qu'il n'y a plus que 27% des sites qui respectent encore le standard de la couleur bleue pour leurs liens non visités. Cela signifie que 73% de ces sites d'e-commerce utilisent désormais des liens customisés à leurs propres couleurs.

Le "standard" n'en est donc plus un, en tout cas en ce qui concerne les sites d'e-retail.

Ma deuxième réflexion concerne le changement de couleur des liens visités.

61% des sites de cette étude n'affichent plus de couleur différenciée selon que leurs liens sont visités ou non. Pire, ils ne sont plus que 13% à utiliser encore le violet pour les liens visités.

Je n'ai pas pour objet d'affirmer que ces chiffres montrent que l'on peut définitivement oublier les standards défendus par Jakob Nielsen et Gerry McGovern, mais tout simplement que les internautes ne sont certainement plus aujourd'hui déroutés et/ou perturbés par les sites qui ne les respectent plus.

De plus, lorsqu'un internaute visite un site de vente de vêtements par exemple, il n'a sans doute pas besoin de savoir s'il a déjà visité ou non le rayon homme, le rayon pull-over ou cravates : il le sait parfaitement.

Le même raisonnement est également vrai pour de nombreuses pages principales "répétitives", habituelles dans la structure de navigation d'un site marchand.

On peut donc, dans ce cas, se demander si l'on offre un véritable service à l'internaute en changeant la couleur des liens visités ou si l'on ne perturbe pas en fait la qualité de sa navigation ?

J'irai plus loin, je pense même que dans certains cas, il est contre-productif pour un site de changer la couleur de ses liens pour certaines de ses rubriques : l'internaute pourrait en effet avoir tendance à ne pas revisiter les liens des rubriques (Best sellers par exemple) dont la couleur a changé, alors que l'efficacité eCommerce de ce site nécessite qu'elles soient régulièrement re-visitées.

Certes, mon approche dépasse celle de l'usabilité pure, puisqu'elle se concentre essentiellement sur les capacités d'eShopabilité des sites d'e-commerce.

Le choix de la couleur des liens d'un site marchand et la modification de celle des liens visités n'est donc plus alors une simple affaire de respect des standards, mais bien le problème de l'adéquation ou non de ceux-ci aux besoins d'efficacité commerciale du site lui-même.

Je ne dis pas que Jakob Nielsen et Gerry McGovern aient totalement tort ou raison, mais plus simplement que nous sommes obligés d'aborder spécifiquement l'usabilité Web des sites marchands selon un nouvel angle : l'eShopabilité.

Pour un site informatif, un site de presse ou un site universitaire par exemple, la fonction d'un lien est d'indiquer au lecteur qu'un texte souligné signifie qu'il peut accéder à une ressource complémentaire, interne ou externe au site.

Ce type de lien correspond tout à fait aux besoins des premiers sites apparus sur Internet, sites dont les objectifs sont néanmoins assez éloignés de ceux des sites d'e-commerce actuels.

Dans ce contexte "informatif", le changement de couleur d'un lien prend toute sa valeur. Il permet en effet de rappeler au visiteur qu'il a déjà accédé à l'information liée audit lien.

Cette aide est particulièrement utile en ce qui concerne les archives dudit site par exemple.

Toutefois, ce qui est vrai pour l'utilisabilité de ce type de sites, ne se justifie pas systématiquement pour les sites d'eCommerce.

Pour autant, ces deux approches ont chacune leur intérêt propre et pourront parfois être utilisées de façon complémentaire.

Il est donc hors de propos de vouloir rejeter l'une ou l'autre, et plus judicieux de les utiliser au mieux, et non systématiquement, selon les objectifs des sites auxquels elles peuvent s'appliquer.

Je pense que les standards Web sont aussi faits pour évoluer en même temps que l'expérience vécue des internautes. Vouloir figer certains critères, à l'image des feux tricolores n'est donc pas, selon moi, un service à rendre ni aux sites marchands, ni aux internautes.

 
       
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La réponse de Gerry McGovern

 
   


Gerry m'a fait le plaisir de répondre à mon article :

Luc Carton makes a lot of valid points in relation to my article, 'Web
navigation: like a traffic light, not a neon light.' What's more, he
has hard statistics to back up his points.

My basic tenet is that millions of people are used to blue for
unclicked and purple for clicked when it comes to using hyperlinks. Changing the colors adds to confusion and increases the amount of learning required to navigate the website effectively. Luc points out that what really matters is that the link is underlined. I agree. Underlining is very important.

Luc's study of retail sites found that, "only 27% of the sites still
use the "standard" blue color for unvisited links." It's hard to argue
against such results. Theory is one thing in web design. Ultimately, practice is what really counts. If it works, it works.

However, I still believe in the blue/purple rule for the simple reason
that millions of people have come to understand it over the years. Major websites, such as Google, Yahoo and Amazon still use blue and purple. That says something too.

(Note from Luc Carton: Amazon site don't use the "standard" blue and the purple is... brown)

After much research of ecommerce website, McKinsey Consulting have come up with a theory called 'cognitive lock-in.' At its basic level, it seeks to answer the question: How to I create website loyalty? McKinsey Consulting has found that, "sites with the most rapid rate of learning exhibit greater buying than sites with slower rates of learning." In other words, if you can quickly find your way around a website, you are more likely to buy from that website.

The blue/purple hyperlink approach reduces what you have to learn
about navigating a website. Changing the color means you have to learn that bit more. So, you need to ask the question: Is the extra learning worth it? If new colors significantly add to the shopping experience, then obviously it is.

I would say that you should use the blue/purple hyperlink as a rule.
If you're going to break that rule, have valid reasons for doing so.

Gerry McGovern

(Nua is mentioned in the Luc's article. Nua no longer exists. My own
website does use the blue/purple rule: www.gerrymcgovern.com)

 
       
   

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Directeur de la Publication de ce Site Internet : Luc Carton