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Pas de haut-débit à l'horizon. Avis aux concepteurs de sites Web

5 décembre 2000
La plupart des sociétés conceptrices des sites Web viennent soit du monde de la communication, soit du monde de l'informatique.

Elles ont pour la plupart aujourd'hui acquis les compétences qui leur manquaient, informatiques pour les premières, marketing et communication pour les secondes et se qualifient désormais toutes d'agences Web.

Après des débuts difficiles, dus essentiellement au manque de compétences qualifiées sur le marché, elles ont, pour la majorité d'entre elles, réussi grosso modo à construire des équipes solides, capables de produire des sites Web à peu près fonctionnels.


Par rapport aux possibilités du Web et surtout aux attentes des internautes, ces sites restent toutefois d'une qualité assez médiocre : sites à la navigation mal ou pas pensée, services interactifs à faible valeur ajoutée, charte graphique défaillante, problèmes fréquents de montée en puissance, et, surtout, difficultés à accéder aux pages Web ou aux applications, le plus souvent liées à des temps de téléchargements rédhibitoires.

C'est sur ce dernier point que je voudrais insister, car, outre son importance dans l'expérience utilisateur d'un site Web, il est révélateur de la difficulté de nombreux concepteurs de sites à aborder le Web dans sa réalité technologique.

Dans la culture des Agences Web venues du monde de la communication, le Web a souvent été considéré comme un média " pauvre " sur le plan des possibilités d'expression, comparé à la télévision par exemple. Et plutôt que d'imaginer une nouvelle écriture pour l'Internet, prenant en compte les fondamentaux de l'accès au Web (pas plus de 8 secondes de téléchargement avec un modem 28,8, primauté des textes sur les images, etc.…), on a l'impression que ces agences n'attendent en fait qu'une chose : que le haut-débit devienne enfin une réalité pour la plupart des internautes.

   


Il sera alors possible de multiplier sur les sites Web les animations Flash et les vidéos en 3D de présentation des produits. C'est pourquoi très régulièrement ces prestataires mettent en avant une technologie révolutionnaire (les applets Java, le Flash, le VRML qui n'a jamais vraiment existé d'ailleurs, aujourd'hui les bandeaux de pub Rich Media) tout aussi régulièrement rejetée par des internautes … qui ne peuvent y accéder, faute de connexions suffisamment puissantes.

On aboutit à la même conclusion avec les agences Web venant du monde informatique.

Jusqu'à l'arrivée du Web, les développements applicatifs s'envisageaient dans un cadre maîtrisé : maîtrise des flux d'informations au sein du réseau local ou du réseau longue distance, nombre de postes connus, possibilité de simuler les montées en charge par fonction sur une journée type, etc…
Du coup, il était courant de lier les développements à une mise à jour du réseau local, voire de la partie hardware.

Avec l'Internet, tout change. Le concepteur a beaucoup moins de maîtrise sur les modalités d'accès des utilisateurs aux sites Web ; il en est réduit à adopter une démarche pragmatique consistant à tester en permanence la réponse du système d'information aux requêtes des internautes pour déterminer les seuils à partir desquels il lui est nécessaire de basculer sur des plate-formes plus puissantes (en ajoutant de nouveaux serveurs frontaux, en adoptant une architecture de type load-balancing, etc…).

Seule contrainte : il ne peut plus jouer sur le facteur débit d'accès à l'application … tout simplement parce qu'il ne maîtrise pas les moyens de connexion des internautes au serveur Web.

Pourtant de nombreux sites Web (je pense aux sites bancaires ou aux sites des brokers on line qui recourent la plupart du temps à des développements reposant sur des serveurs d'application Java) font comme si la qualité de la connexion entre l'utilisateur et le serveur était aussi dense et aussi " sûre " que celle qui existe sur un réseau local.

Pour de nombreuses agences Web, le constat est donc simple : le Web est encore dans une phase d'immaturité, les débits sont trop faibles, attendons quelques temps l'arrivée du haut-débit généralisé promis par les opérateurs et les choses reviendront dans l'ordre.

Emportés par le climat ambiant, près de 74% des sites s'apprêteraient d'ailleurs à déployer des applications orientées haut-débit dans les 2 ans à venir.

Or la réalité de l'accès haut-débit n'est pas du tout celui qu'imaginent ces agences Web. L'incertitude sur les modèles économiques liés au déploiement d'accès large bande (câble ou DSL), l'ampleur des investissements nécessaires et l'inertie liée au parc actuel de PCs connectés avec des modems 28,8 ou 56 Kbps font que l'accès haut-débit à Internet ne verra sans doute pas le jour de façon massive avant 2004, autant dire une éternité à l'échelle du Web.

De même, l'accès au Web dans les entreprises ne serait pas aussi fluide que l'on veut bien l'imaginer. Selon une récente étude de WebCriteria concernant 9 services financiers on line, l'accès à ces sites à partir du bureau ne serait que 25,4% plus rapide qu'à domicile. Certes les entreprises sont reliées au Net via des lignes spécialisées (128 ou 256 Kbps, T1), mais dans le même temps, cet accès reste partagé entre tous les collaborateurs qui recourent au Net tout au long de la journée, ce qui fait chuter la part de débit réservé à chaque internaute.

La plupart des projets de sites Web reposant sur la diffusion de services vidéos (e-learning ou e-entertainment) voient d'ailleurs aujourd'hui leur avenir s'assombrir, au vu du petit nombre d'internautes réellement susceptibles d'accéder à leur contenu. C'est incontestablement une des raisons de l'échec de pop.com, le site soutenu par Steven Spielberg et qui ambitionnait de diffuser à volonté des films sur le Web.

Bien évidemment, pour certains services à forte valeur ajoutée, comme des applications de simulation financière, les internautes sont prêts à " supporter " des temps de chargement long, mais cela restera des exceptions.

Pour les 2 années à venir, la priorité des développements Web va donc consister à optimiser les back-offices et les traitements serveurs, en partant du postulat que l'accès aux internautes restera limité à quelques dizaines de koctets/seconde.

Source : Business 2.0

 
   

 

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